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Les Juifs et le droit en Tunisie – du protectorat à l’indépendance (1881-1956)

Jamal

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  • Sexe: Homme
  • L'expérience, c'est le nom que chacun de nous donne à ses erreurs passées. Oscar Wide

La Société d’histoire des Juifs de Tunisie en collaboration avec le Centre français du judaïsme tunisien a organisé à Paris les 16 au 17 avril 2023,  un colloque sur « les Juifs et le droit en Tunisie du protectorat à l’indépendance » avec un programme riche et bien étoffé sous la présidence de Habib Kazdaghli ancien doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba qui, semble-t-il, s'est vu retirer le titre de « professeur émérite » par les membres du conseil scientifique de la faculté, en raison de sa participation prévue à Paris à cette conférence(*).
Le colloque s'est tenu sous le patronage de Sylvie Retailleau, ministre française de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Un article de Times of Israël présente une synthèse des travaux du colloque dont nous reproduisons quelques extraits  en attendant la publication du bilan du colloque par ses organisateurs.


(...)
Les universitaires venus de Tunisie, des États-Unis, d’Israël et d’Italie ont pu échanger aux côtés de leurs collègues français tout au long de ces trois journées « en parfaite sérénité dans un esprit universaliste et sans aucune implication politique ».

Les 23 communications présentées ont mis en évidence les difficultés d’un changement de statut juridique et le passage d’une soumission au droit mosaïque appliqué par des rabbins à une juridiction civile laïque française afin de gérer la vie familiale après avoir vécu pendant des siècles dans un pays régi par les règles de l’Islam et avoir été soumis au statut de Dhimmi.

Pendant la période coloniale, la tentation d’obtenir la nationalité française était justifiée pour les Juifs tunisiens par une adhésion forte à la France et ses valeurs laïques. Malgré des relents d’antisémitisme cet attachement à la France s’est manifesté par l’adoption de sa langue, l’adhésion passionnée à sa culture, l’évolution des mœurs et des modes de vie, et par l’engagement dans les armées françaises durant les deux guerres mondiales.

Face à cet attrait de la législation française, « il n’a pas été omis le fait que certains traditionalistes juifs tunisiens entendaient conserver leur statut personnel de droit mosaïque notamment en matière d’héritage et de mariage ».

Après l’indépendance de la Tunisie en 1956, la volonté d’Habib Bourguiba de construire un État moderne, s’est traduite sur le plan juridique par l’introduction d’une nouvelle législation de statut personnel commune à tous les nationaux tunisiens musulmans et juifs. Une législation inspirée du droit français mettant fin aux juridictions des muftis et des rabbins et donnant notamment tous les droits civils aux femmes de l’ensemble du pays.
(...)


(*) L'exclusion a ciblé exclusivement M. Habib Kazdaghli, huit autres tunisiens - 4 enseignants-chercheurs et 4 doctorants - dont la participation était prévue n'ont pas fait l'objet d'une pression particulière.
« Modifié: 23 avril 2023, 10:55:42 am 10:55 par Jamal »
C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. (De Montesquieu / De l’esprit des lois)

 

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