Le Code de commerce n’est pas un recueil de dispositions supplétives, mais de
dispositions impératives et, une loi est soit
respectée, soit violée.
Si, par essence, une loi a vocation à être appliquée, il faudrait néanmoins prévoir les sanctions encourues quand celle-ci est violée, l'acte de contrainte.
La
loi n° 2024-41 du 2 août n’a prévu aucune sanction spécifique en cas de non-application par les banques de la disposition portant sur la réduction des taux d’intérêt de moitié des prêts accordés à taux fixes respectant les conditions qu’elle a énumérées. Est-ce une omission ?
Non, nous ne le croyons.
Le législateur a tacitement renvoyé aux dispositions légales et aux sanctions qu’encourent les banques lorsque celles-ci n'appliquent pas les dispositions réglementaires et légales auxquelles elles sont tenues et ce, pas seulement les instructions de la Banque centrale contenues dans ses circulaires et
la loi bancaire en particulier.
Le juge, souverain, bien sûr, peut appliquer les sanctions s’il est saisi. Mais, pour des milliers de cas supposés, la justice serait vite débordée d’autant que les actions de classe ne sont encore d’actualité pour les banques en Tunisie.
La Banque centrale dans ces conditions aurait pu non pas rappeler aux banques qu’ils doivent appliquer la loi et on ne voit pas pourquoi ce serait à la Banque centrale qui devrait le faire quand l’application de la loi va de soi, mais aurait pu, citer les sanctions auxquelles s’exposent les banques dans le catalogue des sanctions que la loi a prévues.