Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum
Las d'attendre que des humains étudient, discutent et évaluent les projets de loi, l’État monarchique des Émirats Arabes Unis vient de décider dans un nouveau coup de comm', de confier à l'IA l'élaboration de ses lois selon M. Mohammed bin Rashid al-Maktoum, émir de Dubaï, vice-président et Premier ministre des EAU. Ce choix était quelque peu attendu depuis qu'en 2017 déjà, en matière d’IA, ce petit pays avait nommé un « Premier ministre de l’IA » en la personne d’Omar Sultan Al Olama, quelques jours après le lancement d’une vaste
« Stratégie [nationale] pour l’intelligence artificielle », dont l’objectif était déjà d’améliorer la
« performance gouvernementale ». Dans cette lignée, les défenseurs de la monarchie autoritaire voient dans cette annonce une
« simplification », qui permettrait de
sortir par le haut des controverses parlementaires classiques. D’après le
Financial Times et le
Telegraph, une nouvelle unité ministérielle, a donc été créée
le Bureau du renseignement réglementaire, pour superviser cette initiative afin de
« rationaliser » le processus législatif, selon Mohammed bin Rashid Al Maktoum,
« Ce nouveau système législatif alimenté par l’intelligence artificielle changera notre façon de créer les lois, rendant le processus plus rapide et plus précis », a-t-il promis.
Dans un premier temps, une base de données sera créée à partir des textes législatifs existants, ainsi que des données issues du secteur public (jugements judiciaires, rapports d’institutions…). À l’arrivée, l’IA servira non seulement à rédiger de nouvelles lois, mais aussi à examiner et modifier des lois existantes. Elle
« suggérera régulièrement des mises à jour », précise le gouvernement, qui s’attend à ce que l’élaboration des lois à hauteur s’en trouve accélérée
« de 70 % ». À part ça, on sait pour l’instant peu de choses du déroulé concret du processus, notamment quel système d’IA (national ou étranger, secret ou
open source…) sera choisi.
« Dans de nombreuses démocraties, l’élaboration des lois est une question de compromis. Ici, nous assistons à une transition vers la logique et les résultats ... Contrairement au modèle parlementaire traditionnel, où les lois s’enlisent dans d’interminables débats politiques et mettent des années à être adoptées, cette approche va être plus rapide […]. »
Hesham Elrafei, avocat interrogé par le « Telegraph »
L'annonce ne prévoit pas pour le moment que des jugements seront rendus par l'IA sur la base des lois que celle-ci aura préparées, rédigées et fait voter mais, probablement qu'en l'état de la démocratie dans ce pays, personne ne sera surpris de cette suite, peut-être en 2030 comme l'envisage l'émir de faire dans son pays de l'IA, une source de revenus, pris d'une frénésie d'investissements dignes d'un film de science-fiction:
Abu Dhabi a lâché l'an dernier un véhicule d'investissement, MGX, qui a injecté la bagatelle de 30 milliards de dollars dans un fonds d'infrastructure d'IA de BlackRock.
D'après, principalement, un article du Financial Times :
https://www.ft.com/content/9019cd51-2b55-4175-81a6-eafcf28609c3, consulté le 26 avril 2025