Code du Statut Personnel
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![]() Livre IV. - De l'obligation alimentaire |
L'obligation alimentaire prend sa source dans le mariage, la parenté ou l'engagement volontaire.
Le mari doit des aliments à la femme après la consommation du mariage et durant le délai de viduité en cas de divorce.
Le mari indigent ne doit pas d'aliments. Cependant, si, Ã l'expiration d'un délai de deux mois accordé par le juge, il ne peut exécuter cette obligation, le juge prononcera le divorce. Toutefois, la femme, qui, Ã la célébration du mariage, a connaissance de la situation du mari, n'aura pas le droit de réclamer le divorce.
Si le mari, se trouvant sans ressources, quitte la femme sans lui avoir assuré des aliments et si personne n'y pourvoit durant l'absence, le juge impartit au mari un délai d'un mois pour revenir, à l'expiration de ce délai, le juge prononcera le divorce, serment préalablement prêté par la femme à l'appui des faits qu'elle invoque.
Si la femme assure sa subsistance de ses propres deniers en attendant de se pourvoir contre le mari absent, elle peut exercer un recours contre lui.
La créance alimentaire de la femme ne se prescrit pas.
Ont droit aux aliments :
Les enfants aisés des deux sexes sont tenus de pourvoir aux aliments de ceux qui se trouvent dans le besoin parmi leurs père et mère, leurs grands-parents paternels à quelque degré qu'ils appartiennent, et leurs grands-parents maternels appartenant au premier degré.
Lorsqu'ils sont plusieurs, les enfants contribuent à la pension alimentaire en proportion de leur fortune et non suivant leur nombre ou leurs parts successorales.
Les aliments continuent à être servis aux enfants jusqu'Ã
ce qu'ils atteignent l'âge de la majorité ou, au-delÃ
de cette majorité, jusqu'Ã la fin de leurs études,
à condition qu'ils ne dépassent pas l'âge de 25 ans.
La fille continue à avoir droit aux aliments tant qu'elle ne
dispose pas de ressources ou qu'elle n'est pas à la charge du
mari.
En cas d'indigence du père, la mère est appelée avant le grand-père pour servir des aliments à ses enfants.
En cas d'empêchement de la mère, le père est tenu de pourvoir aux frais de l'allaitement conformément aux us et coutumes.
Quiconque s'oblige à servir pour une période déterminée une pension alimentaire à une personne, quel que soit l'âge de celle-ci, est tenu d'exécuter son obligation. Si la période n'est pas déterminée, elle le sera au gré du débiteur.
La pension alimentaire comprend la nourriture, l'habillement, le logement, l'instruction et tout ce qui est considéré comme nécessaire à l'existence, selon l'usage et la coutume.
La pension alimentaire s'éteint avec l'extinction de sa cause.
Les aliments ne sont accordés que dans la proportion de la fortune de celui qui les doit et du besoin de celui qui les réclame, compte tenu du coût de la vie.
Si les créanciers d'aliments sont plusieurs et que celui qui les doit ne peut pas les leur servir à tout, l'épouse est appelée avant les enfants et ces derniers avant les ascendants.
Quiconque, condamné Ã payer la pension alimentaire ou Ã
verser la rente de divorce, aura volontairement demeuré un mois
sans s'acquitter de ce qui a été prononcé Ã son
encontre, est puni d'un emprisonnement de trois mois à un an
et d'une amende de cent (100 d) Ã mille dinars (1000 d).
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