Le Maroc vient de reconnaître le statut de journaliste à ceux qui travaillent sur le Net. Ils ont été adoubés par le ministère de la Communication et le Syndicat national de la presse marocaine. Cette reconnaissance permet à ces professionnels d'avoir les mêmes droits que leurs confrères de la presse écrite et surtout d'obtenir leur carte de presse.
Unique en Afrique.
Le Maroc est le premier pays à octroyer une reconnaissance à ses journalistes qui travaillent sur la toile. Ceci, grâce à l'action appuyée de l'équipe éditoriale de Casanet qui anime le portail Menara. En 2000, Mohammed Boudarham, journaliste à Libération (journal marocain), et d'autres collègues introduisent cette idée au sein d'une commission devant statuer sur le sujet. Ils souhaitent que les journalistes embauchés par des portails nationaux et internationaux aient un traitement égal à celui observé dans la presse écrite. Ces traitements passent par l'obtention de la symbolique carte de presse.
Une reconnaissance double
Les premières rédactions marocaines sur le Net n'ont vu le jour qu'entre 1999 et 2000. Cela explique pourquoi une pareille reconnaissance n'est pas survenue plus tôt. « Nous aurions pu l'obtenir il y a bien longtemps, si nous avions insisté. C'est de notre faute cette lenteur », reconnaît Rachid Jankari, journaliste à Ménara. Comme ses confrères en ligne, il lui a fallu remplir un formulaire du ministère de la Communication. Formulaire traité conjointement par le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et le ministère de la Communication. "Cette reconnaissance est double, parce qu'octroyée par deux instances légales", se réjouit Rachid Jankari.
Vide juridique
Le fait que la majorité des journalistes officiant sur le Net vient de la presse écrite, de la radio ou de la télé et donc possède sa carte de journaliste, a permis d'obtenir plus facilement cette reconnaissance. Po ur le responsable de la rubrique Technologie, "il persiste un vide juridique. Aucune loi n'aborde le support électronique". Le prochain combat de l'équipe éditoriale de Casanet s'orientera sur ce terrain.
Pour l'heure, Menara s'est associé à l'Isic (Institut Supérieur de l'Information et de la Communication) pour innover une fois de plus en Afrique : enseigner l'écriture du journalisme électronique aux élèves. Ou, tout au moins, leur offrir des stages sur les sites, une façon de mieux intégrer les spécificités du travail sur le Net.
par Arnold Sènou
(Source: http://www.afrik.com/article7002.html, le jeudi 29 janvier 2004)