Non, sauf avec le concours d'un traducteur pré-convoqué ou commis sur l'instant par le tribunal et prêtant serment, et cela pour deux raisons au moins:
1°- l'arabe est la langue officielle du tribunal ;
2°- la procédure de l'instance (civile, pénale ou autre) commande de transcrire - en arabe - dans un procès-verbal les réponses et observations des intervenants (défenseurs, défendeurs ou demandeurs, inculpés, témoins, experts, etc...) et le tribunal ne peut pas prendre en charge la libre traduction des déclarations faites en ce sens dans une langue étrangère.
En effet, une libre transcription approximative ou érronée constituerait un vice de forme, sinon de fond, et ouvrirait la possibilité - pour tout ayant-droit dans l'instance - de contester le jugement rendu sur la base de telles déclarations.
La même remarque vaut normalement pour les pièces en langue non arabe présentées aux instances et les tribunaux sont fondés à en demander la traduction par le biais d'un traducteur assermenté, sous peine de rejet de ces pièces (en pratique, cette règle est appliquée de manière souple et au cas par cas).