Le sale arabe technologique

Les Faits remontent à 2007. Un garagiste établi à Pessac près de Bordeaux avait contacté à plusieurs reprises la hotline d’Orange (sise à Tunis) pour assistance à régler des problèmes de connexion à Internet. Par courrier daté du 7 décembre 2007, on lui notifie un nouvel identifiant et mot de passe qui est " salarabe". Le client porta plainte et eut l’appui même du ministère public qui qualifia ce mot de passe de " blessant, insultant et même diffamatoire".

Le 29/5/2009, Le tribunal de police de Bordeaux a décidé de sanctionner le FAI français d’une amende de 500 euros et 8 000 euros de dommages-intérêts[1].

Cette affaire interpelle à plus d’un titre.

D’abord, on se demande si ces hotlines des compagnies étrangères qui s’installent de plus en plus en Tunisie observent le respect de notre ordre public? Car on est en droit de se demander si ce mot de passe insultant n’a pas été émis à partir de cette antenne? Si c’est le cas, le droit tunisien aurait dû s’appliquer aussi. Mystère de l’histoire, le salarié, auteur du mot de passe insultant, n’a jamais été identifié! On se demande: et si c’été un Tunisien?

Ensuite, quand on sait qu’une telle entreprise est candidate à être un 3ème opérateur de téléphonie mobile en Tunisie offrant des services de téléphonie de 3ème génération, on est en droit de se demander si notre législation ne devrait pas mettre un dispositif empêchant de telles entreprises ayant des contacts, des participations douteuses en capital, des antécédents mettant en doute leurs moralités et leurs respects des divers droits et libertés de participer à des marchés publics?

Enfin, cette triste histoire nous replonge dans l’attitude des tunisiens en face des médiocres services et prestations fournies par les prestataires de services téléphoniques en Tunisie et qui, parfois ou souvent, présentent une manifeste violation des droits du consommateur qui restent marginalisés et mal pénétrés dans notre culture juridique.

Ainsi, n’est-il pas venu le temps de voir émerger plusieurs associations défendant les droits des consommateurs, en plus de l’Organisation de Défense du Consommateur , unique association reconnue jusque là, et qui ne fait pas ce qu’une association de ce genre devrait faire en comparaison avec les associations agissant dans d’autres pays développés.


[1] – Orange avait proposé au client 3 mois d’abonnement gratuit d’une valeur de 80€.

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