Droit et Vacances

Après des années, j’ai eu enfin droit à quelques jours de Vacances. Des jours où je me suis demandé si on a droit aux vacances et si en cette période, le droit n’est pas (parti) en vacances, aussi?

Droit aux vacances:

Remarquez que vacances n’est pas synonyme de Repos. C’est différent. Le droit au repos est garantit par la législation tunisienne du travail que ce soit en secteur public ou privé; Le droit aux vacances n’est nulle part évoqué. On peut partir aux vacances sans qu’on bénéficie du repos dont a besoin. L’idéal, serait avoir des vacances et du repos en même temps. Hélas! C’est presque impossible.

Peut-on réellement inventer ce droit et parler de droit aux vacances?

Avec 1500 km de cote maritime, autant d’unités hôtelières, des superbes sites au sud et au nord du pays, comment peut-on ne pas songer à dire que la tunisien a le droit absolue de profiter de la beauté de la Tunisie?

On peut (si on veut) puiser dans le préambule de la constitution et son chapitre de dispositions générales, avec références à la déclaration universelle des droits de l’homme, pour trouver un fondement à ce droit.

En effet, donner l’occasion aux tunisiens de partir en vacances c’est concrétiser le but annoncé: le bien être des tunisiens.

En été, il est presque impossible de parler de ce droit: prix des loyers montant en flèche, accès difficile aux hôtels, accès difficile aux plages et autres facteurs rendent la mission délicate.

On y ajoute la limite apportée au droit de repos. Notre droit à ce mois de congé est souvent limité, voir interdit, par certaines entreprises ou chefs hiérarchique pour raison de continuité du travail.

S’il est inadmissible que tout un peule part au repos durant la même période, il en est de même si certains employés subalternes subissent cette basse place à l’échelle pour se voir privés de ce droit.

Ainsi, si en été on peut parler de droit aux vacances, on peut aussi évoquer les vacances du droit.

Vacances du droit:

Avant même que les tribunaux ferment les portes, le droit est déclaré en vacance depuis fin mai.

Aux premières déclarations des résultats des différents examens, on a droit à des nuits blanches par la folie de nos jeunes enfants exhibant leurs joies (méritées) en pleines rues et avenues et à des heures tardives avec des clacksons et de la musique battante. Je dois avouer que même si on nous perturbe, on comprend cette joie et cet état de décompresse qui vient après tant de labeur et de stress. Dans ce cas, le droit au repos cède face au droit à la Joie.

Ensuite, les mariages. Dans certains quartiers de la capitale, la voie publique est confisquée. On y installe carrément la tribune des futurs époux et on y célèbre la fête. On doit avouer aussi que c’est une occasion unique de mettre une chaise en pleine rue et s’y installer sans crainte d’être fauché par une auto.

Le droit à la fête évince le droit de libre circulation sur la voie publique. Aussi, nous comprenons que certains n’ont pas les moyens de s’offrir une salle de fête ou un hôtel luxueux de la place. Rien ne vaut le domaine public. Après tout, ils y ont droit puisque c’est eux qui la payent. C’est une autre forme de profiter de la richesse immobilière du Pays.

Enfin, la mer.

Si on ne va plus s’attarder sur le blocage d’accès aux hôtels ou les droits d’entrée imposés aux tunisiens voulant y accéder, nous avons remarqué depuis quelques temps une concession bizarre des plages à certains faiseurs d’affaires.

Devenus lieux branchés de la baignade, les prix pratiqués dans ces plages privatisés sont hors norme.

Des mairies de certaines localités procèdent aussi à concéder le droit d’accès à (des parkings) de plage à des privés qui imposent des taxes aléatoires sans qu’aucune garantie ne soit donnée contre le vol de véhicule ou le bénéfice d’un minimum de services nécessaires.

Des individus se sont même auto-octroyés le droit de gérer des places de parking et gare à celui ou celle qui en discute la légitimité de ce droit.

Si on comprend le besoin imminent de ces mairies à certaines ressources financières durant cette période, on ne peut qu’exiger un minimum de propreté dans ces plages laissée au soin de la nature.

Evidemment, et dans ce cadre, chercher à porter plainte pour une raison ou une autre devient un vrai calvaire car arriver à déterminer la partie à laquelle on doit s’adresser devient un mystère de l’été.

Et pour finir, l’effet dissuasif des radars fixes ne donne pas encore ses effets escomptés tant que la loi n’est pas encore publiée.

Sur nos routes, l’ogre qui sévit encore n’a pas encore de crainte même s’il est communément dentifié: il conduit une voiture à plaque d’immatriculation bleue, blanche ou jaune. Il défie les signaux, les usagers et profite ( à sa manière) des vacances….du droit.

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