L’affaire du festival de Carthage: Le droit au spectacle

Maitre Hossni Béji a fait un bon coup médiatique en intentant une action contre le festival de Carthage et son directeur à cause d’un spectacle raté malgré un billet à la main.

L’affaire médiatisée, elle ne cesse de susciter les intérêts des uns et des autres surtout qu’elle est relayée par le Journal Essabah qui ne manque pas d’y ajouter du sel et des oignons.

Peu importe son caractère show, l’affaire mérite réflexion.

Quels sont les droits d’un citoyen qui paye un billet de quelques dizaines de dinars pour assister à un spectacle?

1er droit, c’est l’accès à l’enceinte du spectacle: théâtre, stade, salle…

Si cet accès lui a été impossible ou refusé, il est évident qu’il peut exiger le remboursement du montant du billet et il peut même demander le remboursement des autres frais, tel le transport. Pour ce dernier volet, il lui faut une facture, le minimum exigé pour s’assurer qu’il a déboursé d’autres dépenses pour assister à un tel spectacle.

2ème droit, c’est le déroulement du spectacle. Idem pour le 1er droit, le remboursement du billet et des frais deviennent du droit au cas où ce spectacle n’ait pas eu lieu. On ne paye pas notre argent pour assister au vent.

Mais peut-on exiger la qualité annoncée ou promise?

Faut se souvenir que le spectacle donné par la diva Warda été précédé par une publicité et une propagande en trompe annonçant et promettant une première.

Rien. Un fiasco. La dame trahie par la voix et le physique, la soirée a été sauvée par le public tunisien qui a chanté à sa place. C’est ce public qui a assuré, donc, le spectacle.

En principe, c’est le festival qui aurait demandé réparation à la dame qui a failli à ses engagements et ses promesses. C’est ce même festival aussi qui aurait payé le public qui s’est subrogé à l’artiste dans le travail demandé. D’où un remboursement sous d’autres formes.

On se rappel une scène d’un chanteur international (star mondial) très connu qui a chanté en playback à l’insu du public et qui a été trahi par une défaillance technique du système son.

Ce n’est pas une tricherie?

Que Me Béji ait intenté une action pour un but médiatique ou non, cette action ne manque pas d’intérêt à partir du moment où ces organisateurs de spectacles auront à prendre en considération dans le futur, que des tunisiens auront l’audace de faire valoir leurs droits.

Vendre des billets à outrance et empocher le pactole sans se soucier des gens qui ont payé, de leurs sécurités et de leurs droits à l’art et au spectacle revient à une arnaque pure et simple.

Au moins, cette action montre qu’on n’est pas tous des débiles et qu’il faut arrêter de nous prendre pour des C…

Du respect, s’il vous plaît.

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