La FTF rêve que nos stades soient le paradis d’Eden?

Mais c’est impossible, c’est utopique.

On peut toujours aller en famille à un stade de football dans une ambiance saine de fête pour assister à tant de spectacles assurés par les joueurs, arbitres et public. On peut toujours y aller, mais pas en Tunisie.

Il n’empêche pas moins que du spectacle sur nos stades, y en a. Les vulgarités, bousculades, agressions de toute sorte, arnaques de tout type, l’anarchie qui peut régner avant, durant et après les matches sont des ingrédients et des composantes nécessaires à ce spectacle que nous avons appris à aimer, en fin de compte.

Avec les émissions télé qui fleurissent partout et qui nous émerveillent chaque semaine par des théories de toute sorte: sportives, médicales, juridiques, et même de science politique, le spectacle nous épate davantage et cet aspect folklorique ne nous dérange plus.

On commence s’habituer à ne plus être dérangé par la connerie humaine même si elle touche le top de la stupidité.

C’est humain.

Dieu, tout puissant, avait dit que l’être humain est capable du pire.

La fédération tunisienne de football (FTF) n’a pas saisi jusqu’à ce jour et n’est même pas gênée d’avoir présenté un texte d’une flagrante inconstitutionnalité. Sanctionner le capitaine de l’équipe pour comportement défectueux du public!

C’est d’une ingéniosité made in Tunisia.

Franchement, un étudiant en 1ère année droit aurait pu objecter sur le principe de la personnalité des peines.

On commence à se convaincre de plus en plus que chez certaines personnes, le sport pourrait avoir son propre droit écrit et conçu par n’importe qui et n’importe quoi.

Un juge peut exceller dans l’application de la loi et son interprétation; mais à en concevoir une, ce n’est pas évident. Parfois, la création de la loi est un seuil qui lui est difficile d’accès.

Idem pour un avocat. Il peut nous émerveiller dans une plaidoirie jouant sur une aptitude, parfois innée parfois acquise, de pouvoir répéter les mêmes mots et les mêmes phrases à vitesse de lumière.

Mais il peut ne plus émerveiller s’il passe à un exercice de rédaction et de conception normative; pire, il peut devenir un bon ridicule.

La qualité d’un juge ou d’un avocat ne suffit pas à elle seule de pouvoir se doter d’une

compétence de création normative.

Entre l’exercice de l’application de la loi ou de son interprétation et la technique de sa création, il y a un seuil technico- académique qu’il ne faut jamais se hasarder à le prendre à la légère.

La création de la loi n’est pas affaire de juristes chevronnés seulement, mais c’est aussi un fruit d’un travail consultatif général touchant tous les domaines que la future loi pourra effleurer.

 

Ainsi, on a prévu d’ôter un point à l’équipe dont le public commet une faute x.

Imaginez demain, 2 équipes de la Capitale se disputent le sacre et sont à égalité de point. Un des 2 publics peut facilement se passer pour le public de l’ennemi et semer une catastrophe pour avoir ce point de sacre.

 

D’ailleurs, pour la sanction des matches à huis clos pour jet de fumigène appliquée l’an dernier, certains pensent et affirment que certains jets ont été prémédités pour provoquer de telles sanctions.

Bref,

Notre droit sportif est malade. C’est une évidence. Peut-on s’attendre à du nouveau?

Réponse est Non. La cervelle qui l’avait conçu n’a pas changé.

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