Puis-je divorcer si ma femme ne cuisine pas?

«Bonjour;

Ma femme ne fait aucun effort dans la maison: je ne trouve ni dîner ni repas prêts, la maison manque de propreté, etc. est ce que je peux divorcer pour préjudice

C’est la question posée dans nos forums.

La réponse donnée par notre modérateur «recrutes toi une femme de ménage» autant elle parait ironique autant elle témoigne de la difficulté de donner une réponse juridique certaine à la personne concernée qui aurait aimé lire : « Oui, accours à la Cour…».

On ne va pas polémiquer sur les devoirs de la femme au foyer et les droits de son mari au risque de déclencher l’éternelle question de l’égalité des sexes, mais il est une occasion de saisir où nous peut mener ce valeureux article 23 du CSP?

D’après le 2ème paragraphe de l’article cité, les 2 époux doivent remplir leurs devoirs conjugaux conformément aux usages et à la coutume.

C’est une obligation. Mais quelle teneur? Quels usages et coutumes?

Moi, qui suis un bédouin de souche et d’éducation, si je me réfère aux usages de ma mère et mes 2 grand-mères, des femmes de mon douar ou de toute ma région, je ne pourrais pas éviter de qualifier ce manque d’attention de la part de cette épouse que par un manque gravissime à ses devoirs et au respect de son mari.

Les usages et coutumes de ma région applicables aux femmes de mon époque veulent que parmi les obligations principales de l’épouse: cuisiner et assurer la propreté du foyer.

En revanche, pour mon épouse, Citadine de toutes ses composantes, les notions diffèrent et sont, parfois, diamétralement opposées. Cuisiner pour son mari n’est jamais une obligation mais un fait rarissime qui, quand il se produit, le chanceux mari doit le noter sur le calendrier.

C’est toute la complexité de faire dépendre une notion juridique: le préjudice, par rapport à des critères, malheureusement juridiques aussi, mais imprécises: us et coutumes.

Il est temps de penser à supprimer une telle référence car le recours à de telles notions était justifié par le besoin nécessaire d’assurer la sécurité juridique des transactions en dehors de règle juridique formelle.

N’oublions pas que ces termes dataient des codes de lois d’une époque où on a commencé à codifier.

Aujourd’hui, même en matière commerciale, tout est fait sous contrôle formel de la loi écrite et les usages et coutumes ne sont plus en dehors ce système écrit.

Revenant à cette histoire de bouffe, on a souvent appris que de tel manquement était la cause pour un divorce prononcé. Comme on est soupçonneux par culture, on n’y a jamais cru. C’est le dit de la face apparente, on invoquait. On pense toujours qu’un non dit était la vraie cause et on pense souvent à la relation intime du couple.

Preuve à l’appuie, j’ai noté avec Gras et rouge, le mot etc dans le texte de la question d’origine.

Mais aujourd’hui, si quelqu’un invoque le manque de rapports intimes avec l’autre partenaire, on lui dira avec indignation: << Mais il n’y a pas que ça dans la vie d’un couple!!!>>.

Et pourtant, rien n’interdit d’après le texte à ce que je développe toute une théorie de dommage grave subi à cause de cet estomac vide. Des juges sensibles, pouvaient exister.

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Pour la bonne culture juridique (qui ne servira peut être à rien)

 

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