Bas les masques!!!

Des fichiers informatisés aux empreintes digitales passant par les ressources ADN des personnes aux caméras qui surveillent tous les gestes des êtres humains, l’instrument juridique continue à servir pour anéantir toute échappatoire de la personne à l’emprise des systèmes sécuritaires des Etats.

Rien n’est laissé au hasard; on dirait qu’on est en plein film des sciences fictions des années 3025 où le citoyen est guetté par un arsenal de robots et machines garantissant l’ordre et le système.

Après les Caméras de Londres, les écoutes téléphoniques des Etats-Unis voila la France, pays de Culture sociale par excellence, invente le système bas les masques.

Cette fois-ci, c’est un décret qui rend la dissimulation du visage à l’occasion de manifestations une infraction. Il s’agit d’un décret du 19 juin 2009 relatif à l’incrimination de dissimulation illicite du visage à l’occasion de manifestations sur la voie publique[1].

Désormais, le fait pour une personne, au sein ou aux abords immédiats d’une manifestation sur la voie publique, de dissimuler volontairement son visage afin de ne pas être identifiée dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l’ordre public est puni d’une amende[2].

La seule exception envisagée, c’est lorsque la dissimulation du visage est justifiée par un motif légitime. Comme par exemple craindre l’allergie aux bombes lacrymogène. Mais dans ce cas, nous pensons que la personne en question doit se diriger dardar vers le 1er poste de police pour de s’auto dénoncer justifiant de sa bonne volonté pour coopérer avec la sécurité et prouver qu’il est un bon citoyen.

Si des manifestants mettent un masque lors des manifestations c’est pour ne pas être fichié par les services policiers et identifié comme un fouteur de troubles ce qui peut lui valoir d’être une éventuelle cible d’accusation même fantaisistes. Les américains nous enseignent assez sur la question et leurs méthodes sur ce plan font une bonne école.

Il est évident que certains vrais fouteurs du trouble se glissent parfois dans des manifestations pour de nobles causes et engendrent des dégâts aux biens et aux personnes. Mais c’est au service d’ordre de ces manifestations et à la police qui y veille de faire un bon travail de prévention. Mettre une cagoule dans un stade, par exemple, ne peut eu aucun cas, hisser son auteur à un militant de 1er ordre.

Dans notre arsenal d’adages, sages et pertinents, on dit que le rare doit être classé et non retenu[3]. Il ne doit pas faire jurisprudence. Désormais, ce rare, minoritaire par définition, est devenu un tremplin pour légiférer à long terme et à une grande échelle. «La justice est souvent le masque du courroux» disait Jean de Rotrou.


[1] – Paru au Journal officiel du 20 juin

[2] – Sur la base de l’article R. 645-14 du Code pénal. La récidive, quant à elle, est réprimée conformément aux articles 132-11 et 132-15 du code pénal français.

[3] – الشاذ يحفظ ولا يقاس عليه

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