S’embrasser peut mener devant le tribunal

C’est un fait divers reporté par un journal. 2 jeunes adolescents ne dépassant pas les 18 ans mais follement amoureux n’ont pas pu résister pour échanger des bisous au bord de la plage ce qui a gêné certains apparemment les poussant à alerter la police.

Ils fussent arrêtés et traduits en justice pour outrage publique à la pudeur pour subir une amende de 150 dinars.

Apparemment, le lieu des embrassades influent lourdement sur la suite des évènements.

Les rares fois dans ma vie où m’a été autorisé d’aller à la plage j’ai vu des couples s’embrasser, mais en mer. J’ai même vu pire.

Je n’ai jamais vu ces couples interpellés.

Donc, être au bord de l’eau, sur le sable ou à une dizaine de mètres de la plage peut soit vous épargner une sanction soit vous causer des problèmes.

Ca me rappel aussi un fait qui remonte à des dizaines d’années où tenant la main de ma femme (pour l’aider à traverser la voie), un agent m’interpelle. Avant même qu’il prononce un mot, je lui ai fait comprendre que c’est mienne.

La réplique ne s’est fait pas attendre: "la tienne, tu lui tiens sa main chez toi".

La rue? C’est chez moi aussi; j’y vécu et j’y suis.

Embrasser, tenir la main, toucher, tenir, entourer…sont des actes qui peuvent être perçus différemment par les gens. La pudeur n’est pas perçue de la même façon et avec la même force chez tout le monde au vu que notre sensibilité n’est pas uniforme.

Mais ce qui doit être souligné ici, c’est que l’outrage à la pudeur est toujours lié à un fait matériel.

Moi, avec mes yeux, je peux être source d’outrage à la pudeur plus violemment et plus vulgairement que l’a fait cet adolescent par un baiser.

Ces notions imprécises, vagues et dont la perception personnelle ne peut pas être évitée, laissent la porte ouverte à des abus et à des injustices. Car tout dépend de l’autre: le citoyen qui te voit, le policier qui t’interpelle et le juge qui te juge. C’est vraiment aléatoire. On pourra voir 2 couples faisant le même geste mais subissant des sorts différents.

Admirez cette question posée par Vigny:

«N’y a-t-il donc que la pudeur du corps? Pourquoi la pudeur de l’âme n’existerait-elle pas?»[1]

Il n’y pas aussi vulgaire et blessant que l’outrage à la pudeur de nos âmes.


[1] – (Vigny, Journal poète, 1843, p. 1204).

SAVOIR VIVRE (Code Pénal)

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