Loi, voile intégrale et de la poussière

Toute la presse française a débattu hier soir des conclusions faites par la mission d’information sur la pratique du port du voile intégral sur le territoire national qui a rendu son rapport de 652 pages ( en format PDF).

Personne ne se doute que la question a été traitée avant tout sur un plan politique. Après avoir survolé le rapport de la dite mission, je me suis demandé si un tel débat avait eu lieu pour lutter contre le chômage ou assurer l’équilibre financier de la sécurité sociale au même pays et sur d’autres problèmes économiques?

Même si, abstraitement, je reste indifférent à la question car je suis convaincu de la liberté accordée à l’être humain de choisir librement les moyens de communication avec Dieu qui reste le seul à pouvoir nous juger, je ne peux pas être passif, en tant que passionné par le droit et la loi, en face d’un précédant législatif qui pourrait être d’une gravité historique.

Légiférer pour interdire ou réglementer une futilité de la vie: la manière de se vêtir, est un top de médiocrité; c’est le pire viol, le plus vulgaire que la loi pourrait subir dans un pays qui place la liberté au 1er rang de son officieux emblème (Liberté, Égalité, Fraternité).

Ce qui me révolte encore plus, c’est que cette mission a auditionné des juristes, des professeurs de droit!!!

Avons-nous oublier que la loi, sans son caractère général, devient un outil de despotisme?

Que représente la communauté musulmane en France?

La population Francaise est estimée au 1er janvier 2010 à 65 447 500 habitants. D’après un Sondage CSA 2006-2007, les Catholiques représentent 51 %; les Athées 31 %; les Musulmans 4 %; les Protestants 3 % et les Juifs : 1 %.

Légiférer pour 4%, c’est un autre sens qu’on donne à la loi. Légiférer pour interdire un vêtement, c’est défigurer le sens même des droits de la personne.

Pourrait-on demain critiquer un pays qui interdira aux femmes de porter un jeans ou qui obligera les femmes à ne rien porter du tout????

La question a été drôlement traité car à un problème fallait identifier, avant tout sa nature, et penser, ensuite, aux moyens d’y remédier. Mais dans ce cas on a fait l’inverse. On a dès le début penser à légiférer et la mission n’a été qu’un moyen caricatural pour le justifier.

Sinon, comment peut-on justifier l’audition de Mme Sihem Habchi, présidente de l’association Ni putes ni soumises?

Une femme qui porte le voile intégral, n’est une pute ni une soumise et une femme qui ne le porte pas, non plus. De même, une pute peut porter le voile et une sainte peut ne pas le porter.

ni putes ni soumises

(sur l’image: des militantes du mouvement “ni putes ni soumises” en manifestation)

Enfin, et après mûre réflexion, on ne peut pas plaindre la France si elle va légiférer dans le sens voulu par le rapport de la mission car, et il faut bien le souligner, les voix contre le voile se sont élevés, avant tout, de certaines personnes des pays arabo-musulmans dont le relais a été vite assuré.

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