Les statistiques de la justice reflètent-elles la réalité de notre société?

Plus de 1 million d’affaires enrôlées auprès de nos tribunaux durant l’année 2008-2009 dont plus de 350.000 affaires relatives au code de la route, plus de 40.000 affaires relatives aux mœurs et plus de 30.000 affaires en matière de divorce et garde d’enfant. C’est un article du journal Essabah qui nous révèle ces chiffres[1].

A lire ces chiffres, on n’est pas réellement étonné au vu de ce qu’on constate quotidiennement des comportements irresponsables des piétons et conducteurs de véhicules (toutes sortes confondus), de la violence physique et verbale partout et des conflits conjugaux qui ne se terminent jamais.

Le même article parle de plus de 130.000 affaires en matières d’infractions économiques!!!

Serions nous un peuple en marge du comportement civique et du savoir vivre? Agressif et violent? Subissant mal le stress de la vie quotidienne et le poids de la vie conjugale?

Pouvons-nous conclure au caractère lacunaire de la loi? A l’inadaptation de notre système pénitencier? Ou à la défaillance, tout court, d’une certaine culture ou l’émergence d’une certaine mentalité pathologique?

Devrons-nous se fier à ces chiffres pour sonner l’alarme ou Attendre voir?

La réponse ne peut être que graduée.

Ces chiffres sont certes importantes mais non déterminantes. La Tunisie n’est pas le seul pays où ces phénomènes gagnent du terrain. Chez d’autres, c’est pire encore.

Ces chiffres sont importantes mais restent relatives, dans un sens ou dans un autre. Tant de citoyen agressé avait préféré de se taire et tant d’époux ou épouse vivant l’enfer avait préféré son enfer à celui des tribunaux et de la société. On sit aussi, que pour certains, aller en justice pour la moindre futilité, est un plaisir.

Le remède ne peut jamais se cantonner dans la loi, déjà malade, mais dans la réflexion à faire, et avec toute la franchise qu’il en faut.


[1] – On peut avoir des chiffres officielles en consultant le site Institut National de la Statistique.

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